Débarque sur le port...

Un navire français, portant le nom de 'Valeureux malouin', venait d'entrer dans le port de l'île de Tortuga. A la proue du navire se tenait un jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années, regardant avec envie les quais sur lesquels tous types de personnages se pressaient. Ce jeune homme, Simon de la Tour, avait obtenu du capitaine l'autorisation de quitter l'équipage pour rester sur l'île. Quelque part derrière lui, quelqu'un cria qu'une chaloupe venait d'être mise à la mer. Simon, son paquetage sur l'épaule, descendit donc dans l'embarcation. En compagnie du capitaine et de deux hommes, il rejoignit la côte...

- Merci capitaine, dit le jeune homme une fois que la barque a été amarrée.

Se détournant ensuite de l'homme, il regarda un peu autour de lui... Il lui fallait un endroit où passer la nuit, mais il était encore trop tôt pour aller se coucher... Même si ça n'était pas la peine, il passa sa main dans sa tignasse de cheveux déjà bien décoiffés. Baluchon sur l'épaule, sabre accroché à sa ceinture, il remonta l'embarcadaire de bois jusqu'à arriver devant une rue assez encombrée, pleine de monde et de bruits divers... Un léger sourire s'afficha sur son visage juvénile : apparemment, l'endroit ne manquait pas de femmes... Tant mieux, il avait déjà trouvé une distraction...

Tous ceux qui passaient devant lui lui jetaient un regard intrigué... Un jeune homme plutôt propre, vêtu de noir, cela semblait louche, vu l'état des lieux... Finalement, Simon s'engagea dans la rue, jetant de temps à autres des regards à travers les fenêtres des différents établissements, de chaque côté du chemin pavé... Il arriva sur une place, encore plus bondée que le reste... Décidément, Tortuga était animée, plus que le Français ne l'avait imaginé... Peut-être qu'une personne parmi toutes celles présentes allait le remarquer et s'avancer vers lui... Car, même si ça n'était pas vraiment dans ses intentions, il faisait un peu atypique...

Exclu Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 10/06/2007

Arrivée sur l’île de la Tortuga il y a quelques mois, Aurore commençait à se faire à l’idée que la ville ne semblait jamais être bien calme sauf dans la région boisée de l’espace entourée d’eau salée. Elle avait voyagé en bateau et il lui en avait fallu de peu pour qu’il ne l’amène pas avec eux. Les hommes restent bien des hommes, toujours la même crainte des femmes à bord. Décidément, la société ne semblait pas avancé guère ces temps-ci. Pour tout dire, elle les comprenait un peu avec son coup vestimentaire curieux. Noir. Elle avait une genre de robe noir ornée de paillettes argentées près des bretelles et un long châle qu’elle portait le soir habituellement. Mais bon, cela ne l’avait pas empêché d’entrer à bord du navire. Et maintenant, la jeune femme était sur l’île la plus connue des pirates et la plus redoutée de la loi. Heureusement pour elle, Aurore savait bien que son ennemi juré ne pourrait approché l’île sans être au moins en conflit avec l’un de ses groupes sournois ici présent.

Présentement installé sur un arbre près de la ville, la sorcière décida qu’il était temps qu’elle aille se promener et peut-être volé qu’elle bourse, qui sait ? Elle savait que les prostitué pouvait faire beaucoup d’argent en une nuit et cela, s’était à son avantage. Puis il y avait aussi les riches gens qui débarquaient pour avoir du plaisir ici et là, sans se soucier des conséquences qu’ils pourraient en découler. Bref, Aurore ne s’abaisserait jamais au niveau des prostitués à moins d’un miracle ce qui n’arrivera jamais. Tout en soupirant, elle ouvrit les yeux. Toujours à la même place, s’était plutôt un bon départ, pas comme la dernière fois où il y avait une bande de saouls qui lui en voulaient pour vous savez quelle raison. Elle savait très bien que si elle le voulait se faire de l’argent elle le pouvait facilement, mais elle avait bien d’autre tour dans son sac. Il y avait tellement d’imbécile qui polluaient l’île se soir juste en entendre le bruit, cela serait d’un ridicule. Plus qu’à se promener et attendre qu’ils soient tous entrain de dormir sur les tables des tavernes et le tour était joué, de bien coquettes sommes l’attendaient et l’appelaient. La jeune femme n’avait d’autre choix que de se lever.

En se levant, elle remarqua que la fraîcheur faisait son apparition. Elle prit son morceau de tissu et se le mit sur les épaules pour ne pas encombrer sa tête qui en avait déjà assez avec ses cheveux soyeux qui lui arrivait au milieu du dos. Elle les laissa toujours à l’air libre, à quoi bon les attacher quand ils sont toujours beaux ce qui n’était pas le cas de la plupart des jeunes femmes présente se soir dans la grande place. À présent adossée contre le mur de l’un des très nombreux hôtels de la place, elle regardait les passants. Malheureusement pour l’un d’eux, il passa trop près d’elle et une belle bourse à la vue s’offrait à elle. Faisant semblant de regarder autour d’elle lequel de ses hommes, tous étaient plus innocents les uns que les autres, pourraient faire son bonheur, elle coupa gentiment le cordons qui le reliait à sa ceinture et retourna à son point de départ. C’était son endroit habituel et à chaque soir nombreux s’essayaient pour le faire avec elle et à chaque fois elle les retournait, mais les hommes ont une tête de cochon. Tout en regardant sa modique somme qu’elle venait d’acquérir si facilement pourtant Aurore observa un nouveau venu. Il était vêtu différemment des autres. Tout en noir, c’était très curieux, il ne semblait pas du coin. Il semblait être distingué, on aurait dit qu’il s’était perdu.

*Pauvre petite bête * pensa-t-elle tout en riant à l’intérieur, mais affichant tout de même un sourire à l’extérieur.

Puis, se décollant de son mur favori, elle se mit devant lui en croisant les bras. Oui, elle commençait à être connu de la Tortuga comme étant celle qui était anti-sociale ce qui était vrai, mais une chose comme ça elle n’avait jamais vu ça. Aurore qui était déjà arrêté devant lui, croisa les bras et le regarda de haut en bas. Sans plus attendre, elle décrocha un rire bizarre et soupira. Décidément, c’était un drôle de bonhomme qu’on avait là. Un jeune innocent qui ne savait pas dans quoi il s’était embarqué avant d’arrivé ici. Elle lui un signe négatif de la tête et tourna les talons trop exaspéré de ce jeune homme insolent.

Simon observait, simplement. Il passa la main dans ses cheveux au moment où une femme, souriante, vient de planter devant lui, les bras croisés. Il arqua un sourcil, se demandant ce qu'elle pouvait bien lui vouloir. Elle portait une tenue étrange pour le lieu, une robe noire pailletée. Lui était habillé bien plus sobrement, il n'avait pas toutes ces paillettes, et il se demanda si elle souhaitait passer, tout comme lui, inaperçue... En même temps, il était assez difficile de ne pas la remarquer. Soudain, elle se mit à rire, après l'avoir détaillé, et poussa un profond soupir. Simon afficha un air de surprise plutôt poli. Il était étrange qu'une femme du coin s'intéresse ainsi à lui puis réagisse comme cela... Et ça n'était pas tout. En effet, elle hocha la tête et tourna les talons, comme si finalement le jeune Français n'avait pas tant d'intérêt que cela... L'étonnement se fit plus important, les traits du jeune homme traduisaient à présent de l'incompréhension... Il la regarda s'éloigner, tout en réfléchissant à toute allure... Devait-il aussi passer son chemin ? Ou bien devait-il la rattraper ? Lui qui c'était toujours beaucoup intéressé à la gente féminine, collectionnant les aventures et les histoires passagères, ne pouvait laisser passer l'occasion de ne pas faire connaissance avec elle, même si l'intérêt qu'elle semblait lui avoir porté avait été de courte durée... Après tout, elle ne le connaissait pas encore, elle non plus...

*Lance-toi, c'est ta chance d'avoir une relation ici...* pensa-t-il.

"Attendez !" cria-t-il, sans se préoccuper des regards étonnés qu'on lui lançait.

Simon se mit à courir, pour la rattraper. Il ne voulait en aucun cas être brusque, lui faire peur, se montrer agressif... Son intention était seulement de savoir pourquoi elle l'avait ainsi regardé de la tête aux pieds. Il posa la main sur l'épaule de la femme, doucement, avec toute la délicatesse qu'il avait toujours montrée au sexe faible -quoique le sexe faible s'était souvent avéré être fort- et se plaça devant elle. Il souriait, d'un de ces légers sourires qu'il utilisait lorsqu'il séduisait.

"Vous avez eu l'air de vous intéresser à moi... Je ne connais pas cette île, peut-être pourriez-vous... m'aider ?"

Il ne se présenta pas, au cas où elle refuserait, afin de ne pas lui laisser un nom si un jour elle devenait son ennemie... La main gauche tenant toujours son baluchon sur son épaule, Simon mit sa main droite à sa ceinture, attendant une éventuelle réponse, ou tout du moins une réaction de la jeune femme...

Exclu Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 10/06/2007

Pauvre petit chaton, il ne comprenait pas du tout qu’il était intrus ici et qu’il pouvait se faire harceler d’un moment à l’autre vu sa petite carrure. Malgré que, après tout, cela pourrait être drôle à bien y penser. Après son rire jaune, il la regarda avec étonnement, décidément, il avait eu la vie facile à se qu’elle pouvait voir. Encore plus découragée, voilà une raison de plus pourquoi elle était parti, nonchalante vers une autre rue encombrée. Marchant d’un pas régulier, elle entendit crié. Aurore n’était pas pour se retourner quand même, elle avait plus de classe que ça.. Pour qui il se prenait de l’appeler comme un vulgaire chien de poche ? Peut-être est-ce lui le chien de poche après tout.

En plus, il faisait attiré l’attention sur lui… décidément, on était pas sorti du bois. Comment allait-elle faire pour passer inaperçu avec ce fringant qui la poursuivait simplement parce qu’elle avait ri de lui en plus ! On aura tout vu, en effet. Elle n’éprouvait pas encore de la haine ou de la colère envers lui, mais présentement, c’était un fort découragement qui était la source de son mécontentement extérieur. Tout à coup, sa buse vient se poser sur l’une des nombreuses pancartes de brasseries qui ornaient les multiples rues de la Turtoga.

Le vent frais se levait et la fraîcheur ne faisait qu’amorcer son apparition si soudaine, mais intéressante après une journée chaude. Le soleil avait disparu peu de temps auparavant laissant sa place à la lune et les étoiles que tant de navigateur utilisaient pour s’orienter. Avant qu’elle ne puisse dire quelque chose, une main vint se poser sur son épaule. Elle se retourna tout en la prenant regardant la personne à qui elle appartenait. Quelle surprise ! C’était le même que tantôt, voilà ce qui arrive quand elle donne de l’attention à un homme et dans ce cas, un enfant. Il lui sourit étrangement, on dirait qu’il aillait vomir, mais bon, elle lâcha sa main en la repoussant vers son corps. Elle croisa ses bras sur sa poitrine tout en écoutant, même si elle ne le faisait pas vraiment. Elle répondit sans attendre :

« Pardon ? lui dit-elle avec une pointe d’amusement, mais faisant tout même semblant d’être outrée, mais le mot "aidé" ne fait pas parti de mon vocabulaire »

Elle n’avait pas bougé vraiment. Elle avait juste arqué son sourcil droit. Les gens circulaient autour d’eux sans vraiment, à présent, avant la crise d’hystérie de l’homme physiquement ou du garçon mentalement, leurs accorder de l’importance ce qui réjouissait Aurore.

La jeune femme avait pris la main de Simon pour la lui "rendre", avant de croiser les bras. Il semblait finalement qu'elle n'avait pas eu en tête l'idée qu'il allait la poursuivre... Le mot "aider" ne faisait pas partie de son vocabulaire... En définitive, ça n'était pas vraiment de l'aide, dont le jeune Français avait besoin, c'était plutôt... Une indication, ou encore mieux, une relation... Mais apparemment, il n'avait pas eu la chance de tomber sur la bonne personne. Il parut un peu gêné, passant la main dans ses cheveux, mais il reprit bien vite contenance et assurance. Si elle s'était plantée devant lui tout à l'heure, même si elle avait ri, même si elle était partie, elle n'avait pas montré envers lui quelque chose ressemblant de près ou de loin à de l'indifférence... Si c'était de la pitié, ça allait encore, au moins elle avait vraiment un sentiment bien défini et déterminé à son égard... Simon prit la parole :

"Peut-être me suis-je mal exprimé... Mais si vous avez pris la peine de vous arrêter pour me regarder, quelle qu'ait été votre réaction par la suite, c'est que forcément vous avez décelé en moi quelque chose, pas forcément intéressant, mais au moins intrigant..."

Il espérait qu'elle verrait où il voulait en venir... Elle n'avait tout de même pas l'air d'être tombée de la dernière pluie, et elle avait déjà certainement croisé des jeunes comme lui... A son tour, comme pour montrer qu'il n'était nullement impressionné et qu'il attendait une réponse, Simon posa son baluchon et croisa les bras, vrillant son regard bleu-vert dans ceux de la femme. Les quelques personnes qui avaient un temps soit peu porté de l'attention aux deux jeunes gens vaquaient de nouveau à leurs occupations, quelle qu'en soit la nature, légale ou non, morale ou pas. De toute façon, le Français ne leur avait accordé nul regard, aucun d'entre eux ne s'était ouvertement intéressé à sa personne...